Home / ECONOMY / L’Algérie accueille les Assemblées de la Banque Islamique

L’Algérie accueille les Assemblées de la Banque Islamique

Le Groupe de la Banque Islamique de Développement (BID) tient ses assemblées générales à Alger, du 19 au 22 mai 2025, autour du thème : « Diversification économique : un enrichissement de la vie ». L’événement se déroule au Centre international des conférences Abdellatif Rahal, sous le haut patronage du président de la République, Abdelmadjid Tebboune.

Sont attendus : des chefs d’État, des ministres, des experts internationaux ainsi que des représentants de grandes institutions financières.

Une organisation symbolique

Présente dans 57 pays répartis sur quatre continents, la Banque islamique de développement s’appuie sur les principes de la Charia. Elle promeut une finance éthique, fondée sur l’interdiction de l’intérêt (riba), la limitation du risque spéculatif, et la transparence des opérations.

Son encours global est estimé à 4 940 milliards de dollars d’ici 2025, contre 3 500 milliards en 2024, témoignant d’une dynamique de croissance soutenue.

Organisées pour la première fois en Algérie, ces assemblées symbolisent l’engagement croissant du pays en faveur d’un modèle économique plus diversifié, éthique et inclusif. En accueillant un tel événement, l’Algérie confirme sa volonté de jouer un rôle actif dans l’écosystème de la finance islamique à l’échelle régionale et internationale.

Le président Abdelmadjid Tebboune a salué l’organisation de ces rencontres, les qualifiant de « plateforme stratégique pour la coopération Sud-Sud et le financement du développement ».

Enjeux majeurs au programme

Plusieurs thématiques clés sont abordées lors de ces assemblées :

  • Les investissements durables et inclusifs dans les pays membres,
  • Le développement des sukuks (obligations islamiques) comme outil de financement public,
  • Le renforcement de la finance participative et de l’inclusion financière,
  • L’innovation et la digitalisation des services bancaires conformes à la Charia.

Des panels réunissant experts et responsables de banques centrales discutent également des défis liés à la gouvernance, à la normalisation des produits et à la mise en place de structures de régulation solides.

Une opportunité stratégique pour l’Algérie

Pour l’Algérie, le potentiel est immense. Avec une population majoritairement musulmane, le marché de la finance islamique est appelé à se développer rapidement. En 2020, la Banque d’Algérie a publié une circulaire autorisant l’ouverture de guichets islamiques au sein des banques conventionnelles.

Depuis, les dépôts cumulés liés aux produits islamiques ont atteint 900 milliards de dinars (environ 6,76 milliards de dollars). Toutefois, cela reste modeste en comparaison d’une économie informelle estimée à plus de 8 273 milliards de dinars, soit près de 34 % de la masse monétaire du pays.

L’un des objectifs majeurs de cette stratégie est donc l’inclusion financière, en intégrant des segments de la population réticents à la finance classiqu

À l’échelle mondiale, la finance islamique connaît une croissance rapide. Son encours est passé à 3 500 milliards de dollars en 2023-2024, avec une projection de 4 940 milliards d’ici fin 2025 (source : BID).

Cette expansion est dominée par quelques grandes économies :

  • Iran : 28,5 % du total,
  • Arabie saoudite : 22,1 % (avec Al Rajhi Bank et Saudi National Bank, les deux plus grandes banques islamiques),
  • Malaisie : 11,4 %,
  • Émirats arabes unis : 9,2 %,
  • Qatar : 6,5 %,
  • Koweït : 6,0 %.

Les autres pays membres représentent les 16,3 % restants.

Pour les acteurs émergents comme l’Algérie, ces assemblées représentent une opportunité stratégique de s’intégrer pleinement à un écosystème mondial en pleine transformation.

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *