En Algérie, la problématique des déchets plastiques est devenue un enjeu environnemental et sanitaire majeur. Chaque année, ce sont des milliers de tonnes de plastique à usage unique qui finissent dans les décharges ou dans la nature, avec des conséquences graves pour les écosystèmes et la santé publique. Face à ce constat alarmant, une nouvelle génération d’entrepreneurs tente d’apporter des solutions concrètes et durables. Parmi eux, Biopack Algérie se distingue par son ambition claire : remplacer les emballages plastiques traditionnels par des alternatives 100 % biodégradables, compostables et fabriquées localement.
L’idée fondatrice de Biopack est simple, mais puissante : utiliser des matières premières d’origine végétale, comme l’amidon de maïs, la fécule de pomme de terre ou encore la bagasse (résidu fibreux de la canne à sucre) pour concevoir des produits jetables respectueux de l’environnement. Sacs, barquettes, gobelets, pailles ou couverts… Tous les produits proposés par Biopack sont conçus pour se décomposer naturellement en quelques semaines, sans laisser de résidu toxique.
Contrairement au plastique traditionnel, qui met jusqu’à 400 ans à se dégrader, les matériaux de Biopack se compostent en moins de 180 jours dans des conditions industrielles, et parfois même plus rapidement en compost domestique.
Ce qui rend Biopack particulièrement remarquable, c’est que l’innovation est pensée, développée et produite en Algérie. La startup, fondée par de jeunes ingénieurs et entrepreneurs algériens formés dans les domaines de la chimie verte et du design industriel, a su tirer parti de ressources locales peu exploitées pour proposer un produit compétitif face aux emballages plastiques importés.
Ce pari local est aussi une réponse directe à la dépendance excessive de l’Algérie aux produits plastiques issus de la pétrochimie, alors que le pays dispose d’un potentiel agricole et industriel important qui peut être valorisé autrement.
Depuis sa création, Biopack a su convaincre. Lauréate de plusieurs concours d’innovation environnementale, la startup a notamment été soutenue par le Ministère de l’Économie de la connaissance et des Startups et a participé à de nombreux salons professionnels en Algérie et à l’international.
Elle travaille aujourd’hui avec des restaurants, des hôtels, des organisateurs d’événements et même des institutions publiques soucieuses de réduire leur empreinte écologique. Biopack a également développé un catalogue sur mesure pour les professionnels, avec des options de personnalisation des emballages, ce qui séduit de plus en plus d’acteurs de la distribution.
La Start-up ne se contente pas de faire de la substitution écologique. Elle développe un modèle d’économie circulaire, en intégrant dans sa chaîne de valeur des producteurs agricoles locaux, des laboratoires de recherche, et des partenaires de collecte et de compostage.
Son objectif étant de créer un écosystème complet autour de l’emballage biodégradable en Algérie, depuis la culture des matières premières jusqu’à la gestion des déchets post-consommation. Une approche holistique qui pourrait faire de Biopack un modèle pionnier dans l’industrie verte du Maghreb.
La législation internationale évolue rapidement contre le plastique à usage unique. De nombreux pays, dont l’Algérie, envisagent ou ont déjà lancé des restrictions sur les sacs plastiques non recyclables. Dans ce contexte, Biopack arrive à point nommé. La startup anticipe une forte demande dans les années à venir, non seulement sur le marché algérien, mais aussi en Afrique du Nord et au Moyen-Orient.
Biopack Algérie incarne l’un de ces visages positifs de l’entrepreneuriat algérien : jeune, engagé, local et tourné vers l’avenir. Elle prouve qu’il est possible d’innover tout en respectant l’environnement, de créer de la valeur tout en réduisant l’impact écologique.
Alors que les initiatives écologiques peinent parfois à émerger dans un contexte économique tendu, Biopack trace un chemin, celui d’un avenir sans plastique jetable, made in Algeria.