À l’heure où la transition énergétique devient une priorité mondiale, l’Algérie et la Belgique s’engagent sur une voie commune. À l’occasion de la visite officielle du ministre belge des Affaires étrangères, Maxime Prévot, les deux pays ont affirmé leur volonté de renforcer leur coopération autour des énergies vertes, des transports durables et de la résilience climatique.
Une visite diplomatique à forte portée économique et environnementale
Le 13 juillet 2025, le ministre belge des Affaires étrangères, accompagné d’une délégation multisectorielle, a entamé une visite stratégique en Algérie. Reçu par son homologue algérien et des représentants du gouvernement, Maxime Prévot a abordé plusieurs axes de coopération, avec en ligne de mire les énergies renouvelables, la transition écologique et le commerce durable.
Cette rencontre s’inscrit dans un contexte régional où l’Algérie cherche à diversifier ses partenariats économiques et à accélérer sa mutation énergétique. Pour la Belgique, pays à la pointe des technologies vertes, c’est l’occasion d’ancrer sa présence en Afrique du Nord, en misant sur des projets conjoints à forte valeur ajoutée.
Le solaire et l’hydrogène vert au cœur des discussions
L’un des points les plus importants de cette visite concerne le potentiel énergétique colossal de l’Algérie. Avec plus de 3 000 heures d’ensoleillement par an, le pays figure parmi les territoires les plus prometteurs pour le développement de centrales solaires de grande capacité.
La Belgique, quant à elle, dispose d’un savoir-faire technologique en matière de :
- Panneaux photovoltaïques de dernière génération
- Gestion intelligente des réseaux (smart grids)
- Stockage de l’énergie (batteries, hydrogène)
- Infrastructures de transport bas-carbone
L’idée évoquée par les deux parties est d’associer capital, expertise et territoire pour lancer des projets conjoints de production d’énergie verte, mais aussi d’envisager l’exportation d’hydrogène vert vers l’Europe, un marché en pleine expansion.
Des transports plus propres, une industrie plus durable
Outre l’énergie, la visite a permis de discuter de projets de mobilité durable, notamment :
- L’électrification du transport urbain (bus électriques, tramways)
- La rénovation des infrastructures ferroviaires
- Le développement de chaînes logistiques décarbonées (ports, fret vert)
La Belgique, via ses entreprises de génie civil et de mobilité urbaine, pourrait accompagner les villes algériennes dans leur modernisation, tout en créant des emplois locaux et un transfert de compétences.
Sur le plan industriel, la coopération pourrait également concerner :
- La revalorisation des déchets industriels
- L’efficacité énergétique des sites de production
- Le co-développement de matériaux éco-conçus
Une alliance pour la durabilité et la souveraineté énergétique
Ce partenariat n’est pas qu’économique. Il traduit une volonté commune de répondre aux défis globaux du changement climatique, de la rareté des ressources et des pressions géopolitiques sur l’énergie.
Pour l’Algérie, il s’agit de renforcer sa souveraineté énergétique, tout en se positionnant comme un fournisseur stratégique d’énergie verte pour l’Europe. Pour la Belgique, c’est l’opportunité d’assurer une partie de ses besoins énergétiques via des accords directs avec un pays stable et riche en ressources.
La mise en place d’un comité de suivi bilatéral est prévue pour transformer ces intentions en projets concrets, avec une attention particulière portée aux jeunes entrepreneurs, aux PME innovantes et à l’inclusion des femmes dans les filières de la transition.
Un virage stratégique au service du climat et de l’économie
La visite du ministre belge à Alger n’est pas un simple événement protocolaire. Elle symbolise une évolution des relations Nord-Sud vers des partenariats basés sur la complémentarité, l’écologie et la co‑construction.
À l’heure où l’Algérie multiplie les accords autour de l’énergie solaire, de l’hydrogène et de la transformation industrielle verte, cette alliance avec la Belgique pourrait devenir un modèle de coopération durable, utile pour les deux pays mais aussi pour la région méditerranéenne dans son ensemble.
