Dans le cadre de sa politique d’autosuffisance en eau, le gouvernement algérien a annoncé la réalisation de six nouvelles stations de dessalement d’ici les prochaines années. L’objectif est d’augmenter la part du dessalement dans l’approvisionnement en eau potable pour atteindre près de 60 % de la consommation nationale d’ici 2030.
Quatre de ces usines ont été déjà inaugurées par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune. Il s’agit de celles de Cap Blanc (Oran), Fouka 2 (Tipaza), Cap Djinet 2 (Boumerdes) et de Koudiet Eddraouche (El Tarf).
« Nous ne pouvons qu’être fiers et nous vanter de ce que nos filles et nos fils ont accompli en Algérie », a déclaré le président Tebboune. Il a ajouté qu’« en un temps record, le projet a été réalisé par des mains algériennes, et je les remercie… Mais les remerciements ne suffisent pas pour ce qu’ils ont accompli ».
« Je remercie tous ceux qui ont contribué à ces projets, car ils ont posé les bases d’une véritable école algérienne dans le domaine du dessalement de l’eau de mer », a ajouté le chef de l’État, Abdelmadjid Tebboune.
Les Avantages du Dessalement en Algérie
Le dessalement présente plusieurs avantages majeurs pour l’Algérie :
- Une solution durable : Contrairement aux barrages et aux nappes phréatiques qui sont tributaires des conditions climatiques, le dessalement offre une source d’eau stable et prévisible.
- Une indépendance face aux sécheresses : L’Algérie étant exposée à des sécheresses régulières, les stations de dessalement permettent de pallier le déficit hydrique en cas de faibles précipitations.
- Un renforcement de la sécurité hydrique : Avec une population urbaine en augmentation, notamment dans les grandes villes côtières, ces infrastructures garantissent un approvisionnement en eau potable constant.
- Un impact économique positif : La disponibilité d’eau est cruciale pour le développement industriel et agricole. En garantissant une source fiable, le dessalement favorise la croissance économique.
Les Enjeux Technologiques et Environnementaux
Si le dessalement constitue une solution efficace, il n’en demeure pas moins qu’il présente certains défis, notamment en termes de coûts et d’impact environnemental.
- Consommation énergétique : Le dessalement est un processus gourmand en énergie. Pour réduire l’empreinte carbone, l’Algérie investit dans des technologies plus efficaces, telles que l’osmose inverse et l’utilisation d’énergies renouvelables.
- Gestion des rejets salins : Le rejet des saumures dans la mer peut avoir des conséquences sur l’écosystème marin. Des mesures sont mises en place pour minimiser cet impact en diluant les rejets et en explorant des solutions de valorisation des sels extraits.
Avec l’entrée en service de ces six nouvelles stations de dessalement, l’Algérie franchit une étape décisive vers une gestion plus durable et sécurisée de ses ressources hydriques. La modernisation des infrastructures, l’adoption de technologies innovantes et l’intégration des énergies renouvelables contribueront à optimiser les coûts tout en réduisant l’impact environnemental.
L’objectif à long terme est de diminuer la dépendance aux ressources en eau conventionnelles et de garantir un approvisionnement stable pour les générations futures. Grâce à ces investissements stratégiques, l’Algérie se positionne comme un acteur majeur en Afrique dans le domaine du dessalement et de la gestion durable de l’eau.
La dynamique se poursuivra avec la mise en chantier de nouvelles stations à partir de 2026. Le 26 février, le président Abdelmadjid Tebboune a annoncé que « cinq ou six nouveaux projets de dessalement d’eau de mer seront lancés en 2026 afin d’atteindre un taux de couverture de 62 % hors nappe phréatique ».