Ce samedi 28 juin, s’est tenu le Sustainable Economy Forum, un événement phare consacré aux enjeux de durabilité et à la transition économique en Algérie. Organisé par Mohamed Skander, ce forum a rassemblé des acteurs institutionnels, économiques et internationaux engagés dans une vision d’avenir plus responsable et inclusive.
À cette occasion, la Coordinatrice résidente du système des Nations Unies en Algérie a pris la parole pour souligner le rôle central des partenariats multilatéraux dans l’atteinte des Objectifs de Développement Durable.

Sustainable Economy Forum
Alger, 28 juin 2025
Allocution de Mme Savina Ammassari, Coordonnatrice Résidente du système des Nations Unies en Algérie
Excellences, Mesdames et Messieurs, chers partenaires et participants,
C’est un honneur pour moi de prendre la parole aujourd’hui, en tant que Coordonnatrice Résidente du système des Nations Unies en Algérie, pour saluer l’engagement remarquable de l’Algérie en faveur des Objectifs de Développement Durable.
L’Algérie est aujourd’hui l’un des pays les plus avancés du continent africain en matière de progrès vers les ODD, si l’on se réfère à l’indice de développement humain.
Elle se classe pratiquement au premier rang en Afrique, juste après les îles Maurice et les Seychelles, qui représentent des contextes démographiques et économiques très différents et difficilement comparables. Cette performance n’est pas le fruit du hasard.
Elle résulte d’investissements massifs, cohérents et continus dans des secteurs clés tels que l’éducation, la santé et la protection sociale. Ces investissements sont au cœur du contrat social algérien et traduisent une volonté politique forte de garantir à chaque citoyen des droits fondamentaux et des services publics de qualité.
Par ailleurs, le modèle de financement du développement adopté par l’Algérie est singulier et mérite d’être souligné. C’est un modèle sans endettement extérieur, avec un État qui joue un rôle moteur d’investisseur et une orientation résolument sociale.
Ce modèle, fondé sur la souveraineté économique, a su résister à de nombreux chocs externes, malgré certaines vulnérabilités liées, entre autres, à la pluviométrie et à la volatilité des prix du pétrole. Il constitue une source d’inspiration pour d’autres pays en quête de trajectoires de développement résilientes et inclusives.
Cependant, il est important de rappeler que, dans le monde, la réalisation des ODD est aujourd’hui sérieusement compromise. Les conflits persistants, l’aggravation de la crise climatique, la montée des inégalités, les atteintes aux droits humains et la fragilité de la coopération internationale freinent dangereusement les avancées obtenues au cours des dernières décennies. C’est pourquoi le Secrétaire général des Nations Unies appelle à accélérer la mise en œuvre des ODD à travers six transitions clés, qui ont été démontrées efficaces pour renforcer les progrès :2
Il s’agit de :
1. La transformation des systèmes alimentaires
2. L’accès universel à une énergie propre et durable
3. La connectivité numérique pour tous
4. Une éducation inclusive et de qualité
5. L’emploi décent et la protection sociale universelle
6. Et enfin, la lutte contre le changement climatique, la préservation de la biodiversité et la réduction de la pollution.
En Algérie, je tiens à souligner avec fierté que le Système des Nations Unies travaille en partenariat étroit avec le Gouvernement sur l’ensemble de ces axes d’accélération, à travers notre Plan-cadre de coopération pour le développement durable 2023-2027.
Ce partenariat solide et de confiance est à la hauteur des ambitions communes que nous partageons : garantir un avenir meilleur, plus juste et plus durable à toute la population.
Je salue tout particulièrement la participation active du secteur privé à ce forum.
Votre présence traduit une prise de conscience essentielle : celle que les Objectifs de Developpement Durable ne peuvent être atteints sans l’engagement de tous.
Gouvernements, entreprises, société civile, partenaires techniques et financiers – chacun a un rôle à jouer. Les ODD sont l’affaire de tous, et leur succès repose sur notre capacité collective à innover, à investir et à agir ensemble.
Ce type de partenariat est par ailleurs cultivée aussi ailleurs et au cœur de l‘action à Séville, en Espagne, dès lundi. La 4ieme Conférence internationale sur le financement du développement (FFD4) que démarre le 30 juin constitue une occasion unique de réformer le financement à tous les niveaux et promouvoir des solutions de financement transformatrices en faveur du développement durable.
Enfin, j’aimerais évoquer une ambition encore plus grande, à laquelle nous devons tous aspirer : dépasser les simples indicateurs quantitatifs du développement, pour intégrer des mesures plus qualitatives du bien-être. L’approche dite « Beyond GDP » – au-delà du PIB – est au cœur des réflexions menées par les Nations Unies.
L’Algérie, à travers son modèle de développement centré sur les droits sociaux, constitue à cet égard un exemple prometteur.
Elle contribue d’ores et déjà à la réflexion sur une nouvelle architecture financière internationale, plus juste, plus inclusive, et mieux adaptée aux réalités du 20ieme siècle.
Excellences, Mesdames et Messieurs,
Ensemble, nous avons les moyens de transformer les ambitions en résultats, les politiques en progrès tangibles. Continuons à œuvrer main dans la main, avec courage, lucidité et solidarité.
Je vous remercie de votre attention.